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16/09/2008

NAISSANCES

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Donc, sans fin, des enfants naissent, ça naît, ça y est…

Mais la naissance ne s’écrit pas davantage que l’écriture n’a de naissance. Rien qu’une échappée, un passage, comme ces mots qui nous traversent et coulent sur leurs galets d’émail, leurs lits de muqueuses, mais dont la source reste inaccessible, lointaine et toujours extérieure. Parfois, nous avons cru trouver les mots. Parfois, les mots se sont perdus. Jamais nous ne les aurons vus jaillir.

Miracle de la naissance : jusqu’au bout, je fus incapable d’imaginer l’enfant qui arrivait, et brutalement, c’est lui, unique et familier, c’est bien lui, cet être neuf que je palpe et à qui je parle en suant sang et eau pour passer ses bras blancs et mous dans les manches des premiers vêtements si petits.

Pierre Péju, Naissances, folio/Gallimard, p. 115

(photographie de couverture)

22:20 Publié dans La poésie des autres

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