23/04/2011
TE VISITE LE MONDE
Cet ouvrage s’organise en deux parties. Dans la première, l’émerveillement de l’enfant dans son ouverture au monde se mêle au mystère du lien qui l’unit à sa mère. tu souris rien qu’à voir ta mère bras tendus / te visite le monde par ce qui rouge ou bleu / n’a de vrai que ton arbre à peluches. Le langage du poème s’apparente à un apprentissage, les mots sont comme malhabiles. Ils sont des legos de couleur assemblés dans le désordre. Le poème est ici métaphore de l’univers de l’enfant, de son monde intérieur. Il suit sa progression dans la découverte de l’environnement. faut croire difficile partir te laisser aller / au-delà le corps le berceau et combien / nécessaire que tes bras la lumière. La difficulté qu’éprouve la mère à laisser sa fille quitter l’enveloppe protectrice s’efface finalement assez vite devant l’épanouissement de l’enfant dans ses premiers pas. Le champ s’élargit avec l’apparition du père dans l’univers, la naissance du caractère. La vie monte, éclate ; la parole émerge. infernale ta langue à toi / tu parles pas que des mots / du charabia en phrases entières. La deuxième partie aborde la pré-naissance et la naissance. ces mois de bruit de terre qui bat / commence très près très loin / quelque chose sous l’écorce. Ce qui palpite résonne, monte avec lenteur, prend le temps de grandir. sous quelle poussée tes doits retiennent / le si plein de terre pendant déluge / flotte berceau avant monde. Le titre du recueil résume à lui seul ces quelques vers : t’émerveilles face au monde / déroules pétales toutes ailes dehors / n’en finis plus de fleurir.
Cécile Guivarch, Te visite le monde, Les carnets du dessert de lune, 2009
09:41 Publié dans Chroniques
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