19/05/2016
LA CONNIVENCE DU MARCHAND DE COULEURS
Le marchand de couleurs est celui qui permet d'imaginer la passion écarlate / d'un monde indicible. Il traverse des contrées où la société ne semble pas avoir élu domicile. Seuls une maison, un hameau, un village feront sûrement surface mais pour longtemps ce chemin / suffit. Le recueil s'attache au périple de ce personnage dans un espace-temps intemporel.
Le voyage ici n'est pas un moyen de rencontrer d'autres civilisations, mais une façon d'être au monde. La terre, le ciel, les paysages, voilà ce qui compte. Marie-Ange Sebasti semble faire l'éloge du dépouillement. Le marchand de couleurs ne possède rien, il s'habille de sable / pour épouser la vague. Ce qui compte, c'est la capacité à s'émerveiller, à regarder le monde avec un œil neuf. Ce n'est pas le foisonnement de la nature qui éblouit, c'est la pureté du paysage, les différentes teintes du ciel selon le moment de la journée.
Jour après jour le crépuscule
brasse toutes les couleurs
inonde l'univers
rétrécit les galaxies
Marie-Ange Sebasti parle de liberté. De la capacité de partager sans parole non pas des biens mais
quelques cailloux
quelques talus
un rêve à l'endroit
un rêve à l'envers
la lumière vorace
la lumière déçue
Capacité à dialoguer avec les planètes, à faire de l'univers une source inépuisable de richesse. Ainsi la terre devient moins désinvolte / plus précieuse.
Marie-Ange Sebasti, La connivence du marchand de couleurs. Jacques André éd., 2016
Photo de Josette Vial
13:03 Publié dans Chroniques
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