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28/10/2016

FIGURES QUI BOUGENT UN PEU

 

Parfois le plaisir qu'on a est grand (même s'il est un leurre)
À soudain rougir devant le sourire nu du monde.
À cause de ces moments la peur de mourir se perd :
Je vous aime vivants dans le temps qui s'en ira sans moi.

James Sacré, Figures qui bougent un peu. Poésie/Gallimard, 2015

 

 

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11:42 Publié dans La poésie des autres

03/10/2016

Je murmure au lilas (que j'aime)

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Site des éditions Henry

 

Ils en parlent :

Isabelle Lévesque sur le site Terre de femmes

Marilyne Bertoncini, dans Recours au poème

Marilyse Leroux, sur le site de la revue Texture

Jean-Christophe Ribeyre, dans Verso n°168

« Qu’est-ce qu’entendre ? » demande Valérie Canat de Chizy, « A quoi ressemble le bruit d’un arbre dans le vent ? » Les sens nous ouvrent au monde, la perte de l’un d’entre eux est forcément ressentie comme un arrachement. Se dresse alors devant soi une frontière invisible qui peut paraître infranchissable. « Celui qui est resté dans le silence est demeuré dans une bulle. Sur la vitre, il y a un halo, vision trouble du monde. Tout est brouillé. Comment saisir les lettres, les mots, les aspérités ? Le tram passe sans bruit. »

L’auteure dit avec pudeur l’absence et le sentiment du vide autour de soi. Mais le poème permet de se confronter à l’inaudible, de le dépasser et de faire jaillir une parole qui restituera au monde ses territoires occultés. Une parole qui réduira la distance, renouera peu à peu le lien cassé et saura « ouvrir la cage à grands coups de respiration et d’assouplissements ».

Se confronter au silence du monde c’est également se confronter aux deuils, au silence des absents, celui notamment d’un père disparu. « Papa n’est plus là il a replongé dans le silence, seul au bord d’une gare routière. Les voitures passent à toute allure dans les feux de la nuit le long des vitres de son appartement. » Sa présence, comme arrachée au silence, refait brièvement surface. Valérie Canat de Chizy l’accueille alors, se tenant un temps à la « jonction entre le monde des vivants et celui des morts. »

Ce livre magnifique rend sensible le cheminement souterrain de la parole poétique par-delà les mots que l’on échange au quotidien, il dit sobrement la blessure de ressentir au plus profond de soi cette « coupure », cette  « césure, tellement vivaces au creux des chairs ».

 

Jean-Christophe Ribeyre

12:59 Publié dans Recueils parus