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27/03/2020

JARDINIER

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Tu me renverses et je m’en vais

pleurer d’amour dans la poussière.

 

Tu m’as souri avant l’aube et le jour

était toi, discrètement, lentement.

J’ai vu ton sourire

et je ne suis jamais rentrée.

Tu dissimulais ta lumière le long des murs

avec tes dents de travers et tes fossettes de jeune homme,

qu’avant ce matin frêle

nous avions défiguré.

 

Pardon que tu es,

pourquoi es-tu passé si vite ?

 

*

 

Quelles nouvelles ? de quel monde ?

Comme si j’espérais savoir

ce qui a bien pu arriver,

très tôt un jour d’avril.

Il a tracé sur ma bouche

une promesse avant de parler,

une manière de caresse ou de baiser

et puis il s’est rompu le cœur.

 

Ariel Spiegler, Jardinier. Gallimard, 2019

10:17 Publié dans La poésie des autres

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