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09/05/2008

DE MEMOIRE ET D'ERRANCE

Jean-Louis Bernard nous invite à un voyage dans les tréfonds de la mémoire celle, ancestrale, qui est aussi un passé en devenir, celle qui n'a ni commencement ni fin, qui confère à l'invisible, à l'innommé. Entre brûlure et solitude / quelque chose court. Commence une longue errance aux confins du vide : au croisement de l'arc / de toute mémoire / le vide est fulgurance. Cette quête incertaine dans le halètement de l'ombre veut croiser le sens dérobé : sur ses paumes / se concertent les hasards / laisseront grandir le sens / jusqu'au rien consenti. Marche / inlassable incertaine / marche / de mots en mues au rythme du rien. Toute trace s'efface, dans la permanence du vide, seule une barque de poussière / s'embrume aux berges lasses / esquif / dépossédé de ses empreintes. Ce qui se laisse entrevoir échappe, falaise d'un visage / ruissellement du jour // sur nos fêlures / sur nos mains de gravier / où l'eau se pétrifie. Fixer la poussière avec l'encre, avant qu'elle ne s'éparpille de nouveau : sur la margelle du poème / les sédiments d'un murmure / étanchent nos reflets / dans la rumeur radieuse / de nos ressouvenances. Sous le rituel / de son regard levé / s'incendient les remparts du verbe / jusqu'aux marches / de l'inconnaissable. Retrouver cette mémoire, c'est se libérer du présent et, dans la fulgurance d'un éclair, révéler le sensible : irruption / d'une étincelle pétrifiée / au bord ultime de la présence. Ainsi, sous la pluie du sens caché / l'homme délivré / désarrime ses rivages.


Jean-Louis Bernard, De mémoire et d'errance, Encres vives, 2006
Chronique publiée dans Verso n°130 (sept. 2007)

09:55 Publié dans Chroniques

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