31/05/2008
ODE SUR LA MÉLANCOLIE
Elle est où demeure la Beauté, la Beauté qui doit mourir ;
Avec la Joie aussi, dont la main se porte aux lèvres
En un éternel adieu ; elle est proche du plaisir lancinant
Qui se change en poison le temps que la bouche, cette abeille, aspire le nectar :
Oui, au temple même de la Félicité,
La Mélancolie voilée a son sanctuaire souverain,
Visible toutefois seulement à qui, d'une langue puissante,
Sait faire éclater sur son fin palais les raisins de la Joie ;
Son âme amèrement goûtera le pouvoir de la déesse,
Et parmi les nuageux trophées sa dépouille sera suspendue.
Keats, Poèmes choisis, éd. bilingue, Aubier-Flammarion, 1968, p. 301
Souvenirs...
13:01 Publié dans La poésie des autres
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