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13/11/2008

LA FABLE DU MONDE

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Il a plus si fort que la mer est douce,

Et même il y pousse ostensiblement

Des palmiers à fruits et des pamplemousses

Sans se soucier des poissons changeants.

Les turbots marins tournent à la truite,

La sole s’allonge et devient anguille,

Un grand paquebot n’est plus qu’un canot

Où rament en chœur quatre jeunes filles.

Si vous vous penchez sur les calmes flots

Vous voyez au fond ah ! si peu marin,

Qu’y viennent brouter les bœufs riverains

Sortant quelquefois la tête de l’eau.            

 

Jules Supervielle, La fable du monde, Poésie/Gallimard, p. 205

10:06 Publié dans La poésie des autres

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