Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/11/2008

LA SONATE À KREUTZER

PB060011.jpg

 

Je posai le revolver et le recouvris d’un journal. Je m’approchai de la porte et l’ouvris. C’était la sœur de ma femme, une veuve à la fois bonne et stupide…

– Vassia, va la voir. Ah ! c’est affreux, dit-elle.

« Aller la voir ? » m’interrogeai-je. Aussitôt je me répondis qu’il fallait aller la voir, que probablement cela se faisait toujours. Quand un mari, comme moi, avait tué sa femme, il fallait certainement qu’il aille la voir.

« Si cela se fait, il faut y aller, me dis-je. Et si c’est nécessaire j’aurai toujours le temps », songeai-je à propos de mon intention de me suicider…

– Attends, dis-je à ma belle-sœur, c’est bête d’y aller sans bottes, laisse-moi au moins mettre mes pantoufles.

 

Léon Tolstoï, La sonate à Kreutzer, folio/Gallimard, p. 208

16:00 Publié dans La poésie des autres

Les commentaires sont fermés.