03/12/2008
DE TÊTES
Ça clignote les paupières. L’orage pilonne, devant craque la
nuit. Dans le souffle asthmatique du tram, on dirait tassés
des corps d’insectes. Mon père, encore, charabia d’étincelles,
tête rapide en mémoire, finit son jeu de massacre. Cogne en
série, moins vite, moins fort peut-être. Au fond, comme si
parler c’était sa faute, ma chance. Ne sont pas si loin ce midi
d’été, ce coup raté, ma bouche sanglante. Je donne la part.
Chacun sa tête. On ouvre avec ce qu’on peut.
Armand Dupuy, « De têtes », Décharge n°139, p. 106
20:38 Publié dans La poésie des autres
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