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28/03/2009

UN JOUR, TOUT CHANGE

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Tous les ans

les pétales du Camélia

lèvres éprises

se frotteront à la fenêtre du salon

les pages de nos aubes

tournoieront

 

rien ne changera à tes yeux

et tout

rentrera dans son ordre

 

un jour

tes mains assez grandes

tiendront mon visage

dans leur creux

le souci se nichera

entre les arcs parfaits de tes sourcils

 

Tu sauras que les choses changent

 

 

Valérie Harkness, Petite vie, Chloé des Lys éditeur, 2008, p. 67

20:09 Publié dans La poésie des autres

22/03/2009

TROIS VISIONS DE L'HOMME

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 Telle est donc la première vision de l’homme qui est ici proposée à travers l’expérience poétique : la vision d’un esprit armé de toutes les ressources de la raison, de la conscience claire et luttant douloureusement pour essayer de donner une voix à ce qu’il contient d’inexplicable, de non formulé, de ténébreux, d’immémorial. Un mystérieux commandement lui enjoint de hisser jusqu’au jour ce monstre informe et balbutiant qu’il porte en lui, de l’exposer au soleil afin d’en être délivré.

 

Jean Tardieu, « Trois visions de l’homme… », Tardieu : œuvres, éd. dirigée par Jean-Yves Debreuille, Quarto Gallimard, 2003, p. 550

22:48 Publié dans La poésie des autres

16/03/2009

SOL ABSOLU

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L’extrême patience qui nous lime.

Le pain d’un jour et l’eau mesurée

la démesure de nous taire

et parmi tant de blanc

trouver à tâtons

les chemins étroits de nos veines.

 

Lorand Gaspar, Sol absolu, Poésie/Gallimard, 2001, p. 60

16:42 Publié dans La poésie des autres

11/03/2009

FRAGMENTATIONS

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Je ne suis pas venue

 

chercher

la guerre

 

mais les os mêlés

 

d’un noyau

de fruit.

 

**

 

Au sol gît

 

la raison

de ma chute.

 

 

 

 

Plume pure

ou glèbe.

 

 

 

 

 

Souviens-toi du mets de miel et de sauterelles :

 

les enfants touchent l’herbe

de leur front tiède.

 

 

Marie-Noëlle Agniau, Fragmentations, La Porte, 2009

20:50 Publié dans La poésie des autres

07/03/2009

NOUS AVONS VU

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Nous avons vu et vécu comment le gel

embrasse l’herbe la nuit,

comment la mer

mord toujours les mêmes baies.

Nous avons vu et vécu

ce que d’autres hommes abhorrent

et d’autres ignorent. Nous avons accepté

pieds nus la neige, les journées tristes

et interminables et nous seuls avons connu

la neige fondante entassée sur les meneaux

des fenêtres, le soleil traîné de force

au loin par le vent. Nous avons connu la lumière

du silence comme personne, nous avons ressenti comme

personne d’autre venir avec la nuit

l’amour des astres et mourir le cœur.

 

Ferruccio Brugnaro, Ils veulent nous enterrer !, trad. de l’italien par Béatrice Gaudy, Éditinter, 2007, p. 15

10:40 Publié dans La poésie des autres