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21/06/2010

WUTHERING HEIGHTS

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The horizons ring me like faggots,

Tilted and disparate, and always unstable.

Touched by a match, they might warm me,

And their fine lines singe

The air to orange

Before the distances they pin evaporate,

Weighting the pale sky with a solider colour.

But they only dissolve and dissolve

Like a series of promises, as I step forward.

 

 

Les horizons m’encerclent comme des fagots

Qui penchent, disparates, et pour toujours instables.

Il suffirait d’une allumette pour qu’ils me réchauffent

Et que leurs lignes fines

Rougissent l’air

Lestant le ciel pâle d’une couleur plus sûre,

Avant que les lointains qu’elles fixent ne s’évaporent.

Mais ils ne font que se dissoudre et se dissoudre

Comme une succession de promesses, à mesure que j’avance.

 

 

Sylvia Plath, Arbres d’hiver, précédé de La Traversée, Poésie/Gallimard, Édition bilingue, 2008, p. 30-31

07:39 Publié dans La poésie des autres

07/06/2010

ON NE DISCUTE PAS L'INFINI

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Le présent recueil explore la finitude du corps, vécue dans la douleur ; corps assailli par les monstres, peut-être marins, avec lesquels il se heurte ;  les nus, les échardes / dans les mains / progressent / sur la plaine ; […] les articulations se figent / les cartilages s’amincissent. Les monstres peuvent être ces charniers du monde sur lesquels la narratrice ferme les yeux, ou encore l’obscurantisme qui chavire dans l’effroi / des oiseaux nocturnes. La mort rôde : les guerres / se poursuivent / je suis / les méandres / du vent / il ne faut pas / me faire confiance. Et pourtant, de façon inattendue, surgit la lumière : jours de retour / les lèvres se portent / rouge vif / à la gare / maritime / le bateau pour la citadelle / est le même / qu’il y a cinq ans / je grelotte fin / dans mon pull. C’est là qu’intervient l’infini, lorsque le matin / est émerveillement / dans la virginité des trembles, et lorsque la clarté est façonnée par la patience de l’écriture : mais moi / je résiste / je façonne de la lumière / entre mes doigts. Ainsi le soleil s’infiltre entre les lattes du doute. Joie / au sang ancrée / quand tu / approches la main / du / rivage / il y ferait / bon vivre / sans le bruit / des chars. L’infini semble naître de la douleur même, lorsque celle-ci s’apaise, et que l’écriture / livrée au vent / recueill[e] / les étincelles. Alors le corps prolonge ses finitudes. L’eau / trouble / des jours instaure toujours le doute, de nouveau la mer se lève, les mouettes s’affolent, et pourtant c’est une vie de / vouloir vif / c’est une vie / de / voyages / in- / finis / naître / n’est pas / vain.

 

Emmanuelle Le Cam, On ne discute pas l’infini, Gros Textes, 2010

18:43 Publié dans Chroniques