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30/04/2011

MATIN DE LUMIÈRE

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10:18

23/04/2011

TE VISITE LE MONDE

Cet ouvrage s’organise en deux parties. Dans la première, l’émerveillement de l’enfant dans son ouverture au monde se mêle au mystère du lien qui l’unit à sa mère. tu souris rien qu’à voir ta mère bras tendus / te visite le monde par ce qui rouge ou bleu / n’a de vrai que ton arbre à peluches. Le langage du poème s’apparente à un apprentissage, les mots sont comme malhabiles. Ils sont des legos de couleur assemblés dans le désordre. Le poème est ici métaphore de l’univers de l’enfant, de son monde intérieur. Il suit sa progression dans la découverte de l’environnement. faut croire difficile partir te laisser aller / au-delà le corps le berceau et combien / nécessaire que tes bras la lumière. La difficulté qu’éprouve la mère à laisser sa fille quitter l’enveloppe protectrice s’efface finalement assez vite devant l’épanouissement de l’enfant dans ses premiers pas. Le champ s’élargit avec l’apparition du père dans l’univers, la naissance du caractère. La vie monte, éclate ; la parole émerge. infernale ta langue à toi / tu parles pas que des mots / du charabia en phrases entières. La deuxième partie aborde la pré-naissance et la naissance. ces mois de bruit de terre qui bat / commence très près très loin / quelque chose sous l’écorce. Ce qui palpite résonne, monte avec lenteur, prend le temps de grandir. sous quelle poussée tes doits retiennent / le si plein de terre pendant déluge / flotte berceau avant monde. Le titre du recueil résume à lui seul ces quelques vers : t’émerveilles face au monde / déroules pétales toutes ailes dehors / n’en finis plus de fleurir.

 

Cécile Guivarch, Te visite le monde, Les carnets du dessert de lune, 2009

 

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09:41 Publié dans Chroniques

13/04/2011

PRÉSENCE

Au funérarium

Déjà à travers

La porte

Je savais

Que tu étais là,

Que l’on t’avait

Amené

Dans la pièce

Jouxtant la salle

Sur un chariot

Recouvert d’un drap ;

Avant même

De t’avoir vu

Je vibrais

De ta présence.

 

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20:35 Publié dans La poésie des autres

10/04/2011

IL NE PLEUT PAS

Il ne pleut pas

Mais la pluie

Recouvre les cœurs

Et le corps

Dans la lumière

Crue

Des néons

Nuit et jour

La poitrine

Se soulève

Mes paroles

Se perdent

Dans le couloir

Je caresse

Son bras meurtri

Je lui chuchote

Des mots

Qui se perdent.

 

***

 

J’ai mal de te voir

De ne pouvoir

Te parler et

T’entendre me répondre

J’ai mal de ta nudité

Des tuyaux

Où coule du liquide

De toi

J’ai mal de tes

Meurtrissures

Du silence où tu baignes

Ce no man’s land

Où tu es.

 

***

 

Maintenant Papa

Malgré le soleil

Tu es si blanc

Ta peau a pris

Une couleur ivoire,

Si triste

Dans ton linceul

Il émane de toi

Une lumière pâle

Comme une nuée

Froide si froide

Que mon cœur

Fond et que je

Voudrais

Te prendre

Dans mes bras.

18:09 Publié dans La poésie des autres

09/04/2011

L'ATTENTE

L’attente

Au plus près

Des tuyaux

Branchés

L’air rentre

Par la bouche

La poitrine

Se soulève

Il y a du

Liquide

Dans des

Poches

Plastique.

 

***

 

L’écran affiche

Des courbes

Des chiffres

De couleur

Rien n’a changé

Dans la chambre

Les mains

Gonflent

Le visage s’affaisse

Un peu plus

Les yeux sont fermés

Le respirateur

Soulève

La poitrine.

 

***

 

Papa est loin

Les médecins

Nous disent

Il faut attendre

Les scanners

Montrent des lésions

Le cervelet

Est atteint

Un tuyau écoule

Le liquide

Papa

Ne bouge

Plus

Depuis

Plusieurs jours.

 

[…]

 

21:01 Publié dans La poésie des autres

02/04/2011

DE TOUS LES MOTS

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De tous les mots

C’est lui le soleil

 

 

Mais alors les bras sont assez grands

Ouverts

 

 

***

 

 

Attendre

Dans le poème sans dire un mot

 

 

Trop simple d’appeler

Mais nécessaire

 

 

***

 

 

Arrivant elle est partout

D’être aussi blanche que bougeant

 

 

Surface dispersée toujours une

Aucune page à tourner

 

 

 

Ariane Dreyfus, La terre voudrait recommencer, Flammarion, 2010, p. 45, 47, 60

09:45 Publié dans La poésie des autres