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10/04/2012

DANS UN CORPS ZÉRO CONTOUR

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Dans un corps zéro contour, l’enfance est. Qui se tient derrière la porte / et veut boire / et venir ?Chuchotis de l’été. Tilleul / poussière blanche de feuilles.Géométrie, pesanteur, apesanteur. Son poids nous regarde, / pivot furtif / extrait du ciel. Dans un corps zéro contour, il n’y a pas de circonférence. D’où le vertige. Toi non plus / en tant que centre de gravité / expulsant d’un coup / la colonne majeure. Pesanteur, apesanteur. L’odeur légère des tissus / s’enfonce.Ensuite, le vent soulève nos épaules d’au moins mille mètres. Vertige. Soudain, de la pelote / se dévide / une course en désordre.Écheveau des souvenirs ? mourir essaie mais non se hâte tel un fœtus / d’en reproduire le même son / non pas le creux tambour muet.Marie-Noëlle Agniau est solaire venue comme en automne. Le corps zéro contour est une flaque de poussière, le corps enfant déchu du corps maternel. Venir après pour combler un espace vacant. Chez Marie-Noëlle Agniau, il y a toujours ce poids et à la fois ce vide laissé par la perte d’un frère, jamais connu. Je dois bien arriver à tenir entre l’espace et moi la sorte de lutte qu’il faut mener. Se rapprocher du palpable, par l'acte symbolique. prénom auquel rien ne manque je t’apporte un yaourt. Revenir à l’état d’innocence. Le temps se presse en nous à l’état de peluche.

 

Marie-Noëlle Agniau, Dans un corps zéro contour, La Porte, 2012

12:55 Publié dans Chroniques

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