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08/05/2012

MIRABELLA MYSTICA

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Il ne faut pas les chercher seul, dit-on,

Les mirabelles sauvages, cueillies dans l’éther,

Parce que je n’ai pas trouvé d’arbre, étant parti

Seul : les perles dorées à la lisière du bois,

Colorées comme le velours de tes joues,

Le balancement de plumes des branches, duveteuses

 

Comme ton corps qui me précède et ne doit pas

M’exciter ; malade encore depuis les vieilles

Histoires… couvert d’un plexus solaire

Épuisé, si je veux être galant homme :

Comme le mirabellier s’en va avec toi,

Je serai seul, et lié.

 

Les paysages changent de couleur, même de

Tonalité depuis que tu es partie, le suppurement notoire

Des tracteurs se perd, non entendu, dans les

Ormes et les pins, et je cueille les fruits

Cachés des arbres qui sont partis

Comme toi, ayant fui les sandar nus :

 

Que mes poches soient pleines de pommes de pins

Et de forêt, je ne veux pas le savoir… seul

Me porte dans la lumière ton corps qui me précède,

Depuis que tu t’en es allée, et l’arbre mince

Avec toi, et ta peau couverte du velours

Du rire sous le ciel de notre idylle

 

Isolée dans la Marche ; dont nous nous

Souviendrons, tant que le pouls de son

Rougissement ne nous fait pas oublier.

Il ne faut pas les chercher seul, dit-on,

Les mirabelles sauvages dont nous avons envie

Depuis longtemps et que nous avons trouvées ici,

 

Où j’ai retrouvé, plein d’étonnement, ton regard,

Ton sourire. Tu es partie, Mirabelle, rien que la lumière

Dans les ormes et les pins… bientôt, ce sera

L’automne… seul, dans mon dos je cache,

Cueillies dans l’éther, les perles dorées, duveteuses :

Une poignée de cadeaux d’amour pour toi.

 

 André Schinkel. Traduit de l’allemand par Rüdiger Fischer. Saraswati n°11, février 2011, p. 15

19:44 Publié dans La poésie des autres

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