02/10/2013
AU COEUR DE LA ROYA
Monastère de Saorge. Crédit photo : Paul Silici
Françoise Siri a écrit ce recueil au cours d’une résidence d’écriture dans le monastère de Saorge, petit village médiéval à flanc de colline des Alpes maritimes, au cœur de la Roya. Les premiers textes s’attachent à dépeindre la montagne qui porte le village, la roche, le pavé italien, à les rendre vivants. Les images convoquent les sens pour doter de vie le paysage : sur le rocher la verte agreli a le goût acidulé de l’enfance. L’église et le cloître sont dépeints : partout des mains / Des mains offertes des mains ouvertes, des anges et une croix. Les murs du couvent sont ornés de fresques à moitié effacées, d’un gros médaillon tendre comme un biscuit / Rose guimauve et vert anis ; les fresques sont en lambeaux, la peinture, délavée, effacée par les âges ou par la main de l’homme. Les personnages de ces fresques sont défigurés et ici, c’est la souffrance qui perce, La fresque saigne blanc. Plus loin sont évoquées les veuves du village, et c’est la mémoire qui resurgit, celle d’avant la guerre, avec les scènes de bal où les filles dansaient pour trouver un mari. Au cœur de la Roya a la saveur des biscuits d’antan au goût délicat et tendre, friables comme les vestiges du passé.
Françoise Siri, Au cœur de la Roya, Éditions Henry, 2013
10:08 Publié dans Chroniques
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