29/10/2013
CETTE PARCELLE INEPUISABLE
Marie-Ange Sebasti nous offre un recueil pétillant et frais comme un verre de limonade. Pas de pesanteur dans ces textes, où l’enfance est convoquée à tous les étages. L’enfant du recueil, c’est le poème, celui qui pique de courtes mais violentes colères, qui trépigne d’impatience pour sortir. Un enfant turbulent qui démonte les lucarnes / et défie les étoiles / sans jamais grandir en sagesse. L’enfant, le poème, permet au regard de se perdre à l’horizon, de dialoguer avec les anges. Il est une invitation à un voyage aux quatre saisons des déserts ; les mots naviguent autour du monde, s’assoupissent au cours de longues escales, puis reviennent à quai, la peau hâlée. Marie-Ange Sebasti explore avec beaucoup de malice cette parcelle inépuisable qui permet une échappée belle, et de s’affranchir du gris des jours et des peurs du passé. Son recueil prend délibérément le parti du bonheur. J’exerce mes pinceaux / à rattraper la joie / sur la ligne de fuite. Retrouver son cœur d’enfant, c’est aussi ne pas se prendre au sérieux, conserver un brin de fantaisie et de légèreté. On ne se lasse pas de ces images où s’exerce l’imagination, ni de ces souvenirs du jardin du Palais-Royal où une nuée d’enfants migrateurs / virevoltait. Un beau recueil.
Marie-Ange Sebasti, Cette parcelle inépuisable, Jacques André éditeur, 2013
19:08 Publié dans Chroniques
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