04/06/2015
LA RETENUE
soustraire
au temps, au regard, à la lumière
au jour déjà commencé,
qui devra prendre date
aux mots écrits pour ce jour-là.
à la lumière
soustraire au cours du fleuve, au temps,
ce qu’il charrie,
ne pas le regarder couler,
s’enfouir sous le vert gazon qui borde ses rêves.
soustraire au sens ma propre voix, le monde à mes yeux
ce matin.
au temps, au regard, à la lumière.
il n’y aura pas de libération glorieuse,
puisque la contrainte est lâche.
un refuge n’est pas le mot qui convient, mais
« gangue ».
Lucie Taïeb, La retenue, Lanskine, 2015
13:09 Publié dans La poésie des autres
Les commentaires sont fermés.