22/10/2018
JOUR APRÈS NUIT
L’ombre est nue le matin, sans hâte
j’avance vers les mots qui viennent
à ma rencontre : mes mains butent
sur leur peau, cherchent le sillon où
devenir une voix meilleure, plus limpide,
semblable au chant du verre, caressé.
Une bouche à qui confier l’écume
bouillonnante de vivre
au cœur des chardons,
là où l’immensité pique.
Viens, il nous reste des secrets
à se dire dans l’obscurité parfaite
et le feu des épices.
La mer est derrière la fenêtre, pleine
de voyages indécis.
Larmes intimes offertes
au sable. Mes mains se perdent
dans la brûlure ouverte
où trébuchent et sombrent
les oiseaux blessés,
les paroles décousues, fil à fil.
Martin Laquet, jour après nuit. La Passe du vent, 2017
08:55 Publié dans La poésie des autres
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