22/05/2019
CORROSION
Thiap
On a pris la route
comme si ce n’était pas la dernière fois.
L’air sentait bon,
la forêt serait toujours là
et les grands arbres.
On a marché
tout était parfait,
le claquement de l’eau
les papillons fous
tourmentés par le vent,
une couleuvre et les singes
qui attendaient qu’on s’éloigne
pour reprendre les conversations.
Puis le film s’est accéléré.
On a parlé, parlé à toute vitesse.
La vie était lovée dans la paume d’une main,
on l’observait.
On a pris la route
comme si je ne devais pas partir demain
et je suis partie.
Toujours on part,
à l’Ouest, carrément.
Je crois que quelque chose m’a suivie,
je l’entends
encore
par moment
qui me chuchote une autre histoire
et caresse mon cœur de cuir.
Février 2017, forêt de Khao Yaï
(Khao Yaï, Thaïlande)
Mireille Disdero, Corrosion. La Boucherie littéraire, 2019
12:40 Publié dans La poésie des autres
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