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25/04/2019

DES ORTIES ET DES HOMMES

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À Chavagnac, j’ai comme une autre vie où des femmes en noir nous regardent passer avec les chèvres. Nonna et moi, on n’est pas des bergères, on est des cheminières. On n’a pas de troupeau, pas de chien, pas de colline à nous. Que les fossés et les palisses. Nonna m’apprend pour les orties. J’ai juste à la regarder cueillir comme si c’était des fleurs, à mains nues sous les feuilles. Il suffit de les prendre par la douceur et la peau ne sent rien. Je mets mes bras en cercle pour tenir le haut du sac. Nonna le remplit sans rien dire. C’est léger même plein, le sac d’orties et de silence. Je porte tout sans mal, le mystère des vilaines herbes qui ne le sont plus.

 

Paola Pigani, Des orties et des hommes. Liana Levi, 2019

10:38

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