30/09/2008
LECTURE VERSO LE 3 OCTOBRE
20:10
25/09/2008
BLEU
Tout est devenu BLEU. C’est bleu. C’est à
crier tellement c’est bleu.
C’est du bleu venu des origines de la Terre,
d’un cobalt inconnu. On ne peut pas arrêter
ce bleu, ces traînées de poussières bleues
des cimetières des enfants. On souffre. On
pleure. Tout le monde pleure.
Mais le bleu reste là. Acharné.
Le bleu des enfants comme celui d’un ciel.
Marguerite Duras, La mer écrite, Marval, p. 24
19:31 Publié dans La poésie des autres
22/09/2008
ÉCRIRE
C’est dans une maison qu’on est seul. Et pas au-dehors d’elle mais au-dedans d’elle. Dans le parc il y a des oiseaux, des chats. Mais aussi une fois, un écureuil, un furet. On n’est pas seul dans un parc. Mais dans la maison, on est si seul qu’on en est égaré quelquefois. C’est maintenant que je sais y être restée dix ans. Seule. Et pour écrire des livres qui m’ont fait savoir, à moi et aux autres, que j’étais l’écrivain que je suis. Comment est-ce que ça s’est passé ? Et comment peut-on le dire ? Ce que je peux dire c’est que la sorte de solitude de Neauphle a été faite par moi. Pour moi. Et que c’est seulement dans cette maison que je suis seule. Pour écrire. Pour écrire pas comme je l’avais fait jusque-là. Mais écrire des livres encore inconnus de moi et jamais encore décidés par moi et jamais décidés par personne.
Marguerite Duras, Écrire, Folio/Gallimard, p. 1319:25 Publié dans La poésie des autres
18/09/2008
MARDIS D'ISABELLE
Les Mardis d'Isabelle accueillent mardi 7 octobre à 20h
Valérie Canat de Chizy et Marc-Henri Arfeux, pour la publication de leurs derniers recueils de poésie,
35 rue Sainte-Hélène 69002 Lyon M° Bellecour
Participation : 3 euros et un mets ou une boisson
Réservation : 06 63 92 97 23
Faites-le savoir et venez nombreux !
Les livres des auteurs seront disponibles.
Amicalement, Anne-Lise
19:55
16/09/2008
NAISSANCES
Donc, sans fin, des enfants naissent, ça naît, ça y est…
Mais la naissance ne s’écrit pas davantage que l’écriture n’a de naissance. Rien qu’une échappée, un passage, comme ces mots qui nous traversent et coulent sur leurs galets d’émail, leurs lits de muqueuses, mais dont la source reste inaccessible, lointaine et toujours extérieure. Parfois, nous avons cru trouver les mots. Parfois, les mots se sont perdus. Jamais nous ne les aurons vus jaillir.
Miracle de la naissance : jusqu’au bout, je fus incapable d’imaginer l’enfant qui arrivait, et brutalement, c’est lui, unique et familier, c’est bien lui, cet être neuf que je palpe et à qui je parle en suant sang et eau pour passer ses bras blancs et mous dans les manches des premiers vêtements si petits.
Pierre Péju, Naissances, folio/Gallimard, p. 115(photographie de couverture)
22:20 Publié dans La poésie des autres
14/09/2008
LANGAGE
Je te parlerai un langage de pierre
(tu réponds avec un monosyllabe vert)
Je te parlerai un langage de neige
(tu réponds avec un éventail d’abeilles)
Je te parlerai un langage d’eau
(tu réponds avec une pirogue d’éclairs)
Je te parlerai un langage de sang
(tu réponds avec une tour d’oiseaux)
Octavio Paz, Le feu de chaque jour, Poésie/Gallimard, p. 73
18:25 Publié dans La poésie des autres
12/09/2008
LE MUR SE CREUSE
16:35 Publié dans La poésie des autres
10/09/2008
RIEN NE SERT DE PARLER SI FORT
Il me paraissait impossible de parler de ce livre, tant son contenu faisait résonance avec une blessure soigneusement cadenassée à l’intérieur de moi. Aurélie de la Selle parle du silence avec une telle acuité, une telle lucidité qu’il est difficile de ne pas ressentir dans sa propre chair cette prison de verre acéré qu’est l’absence totale de son. Comment se construire sans les repères habituels communs à la plupart des gens ? Comment vaincre l’incommunicabilité, le sentiment d’exclusion, tout en s’épanouissant dans la myriade d’émotions et de sensations à laquelle lui donne accès son hyper sensibilité ? Je grogne de mon destin. Pas aux normes. Je me réadapte jour après jour et parfois je craque. Il est dur de séduire sans oreilles, écrit-elle. Je me surveille du bout de vos lèvres, oubliant ce détour de la parole où tout ici repose. Relâcher l’oblique de vos visages croisés dans mon attente sans limites. C’est sans doute sa volonté immense de grandir qui a permis à Aurélie de la Selle de ne pas succomber au désespoir et de se battre, envers et contre tout, contre elle-même avant tout, pour trouver un semblant de sérénité. Je voudrais vous parler sans arrêt. Je ne peux entendre que moi dans ma souricière de solitude. Je meurs à petit feu de ne pouvoir m’exprimer. Trouver le mot juste pour faire briller votre impatience. Audace d’un sourire, quand trop souvent les gens n’aiment pas ce qui ne leur ressemble pas, poésie où trouver un soupçon d’apaisement, Rien ne sert de parler si fort se présente comme un aboutissement, au terme de longues et douloureuses années de combat.
Aurélie de la Selle, Rien ne sert de parler si fort, L’Harmattan, 2007
18:35 Publié dans Chroniques
08/09/2008
DE LA VIE EN SURNOMBRE
20:35 Publié dans La poésie des autres
03/09/2008
PAUSE...
19:09