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23/09/2009

À LA LUEUR DE TES DOIGTS

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Un autre soir

quelque chose tremblait

ne disait mot

la mémoire vide

de tonnes de mer

moulues dans le noir

rugissement emmuré

le froid des draps

et personne n’entend

le nageur qui rame

muet de couleurs

dans l’eau ouverte

nage sans mémoire –

 

 

 

 

Tu pousses les mots à la lueur de tes doigts.

 

 

 

 

Lorand Gaspard, Égée Judée, Poésie/Gallimard, 2004, p. 157

21:33 Publié dans La poésie des autres

11/09/2009

POSSIBLES FUTURS

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Je fore,

Je creuse.

 

Je fore

Dans le silence

 

Ou plutôt

Dans du silence,

 

Celui qu’en moi

Je fais.

 

Et je fore, je creuse

Vers plus de silence,

 

Vers le grand,

Le total silence en ma vie

 

Où le monde, je l’espère,

Me révélera quelque chose de lui.

 

 

Guillevic, Possibles futurs, Poésie/Gallimard, 2007, p. 165

19:06 Publié dans La poésie des autres

04/09/2009

AU BORD DES NUAGES

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Je voudrais vous parler loin, longtemps, avec des mots qui ne seraient pas seulement des mots, mais qui conduiraient jusqu’au ciel, jusqu’à l’espace, jusqu’à la mer.

 

J’entends ce langage, cette musique, ils ne sont pas étrangers, ils vibrent autour, ils brillent autour, sur les rochers blancs et sur la mer, ils brillent au centre des villes, même dans les yeux des passants.

 

Comment parler ? Les mots de cette musique viennent d’un pays où le langage n’existe pas, où le langage est scellé, enfermé en lui-même, est devenu comme la lumière, visible seulement de l’extérieur. J’attends le moment, j’attends le moyen. Cela va venir, cela arrive déjà, peut-être. Au bord des nuages, comme sur une dune de sable, un petit garçon inconnu est assis, et regarde à travers l’espace.

 

 

J. M. G. Le Clézio, L’inconnu sur la terre, Gallimard/L’imaginaire, 1999, p. 9

15:41 Publié dans La poésie des autres