Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/01/2010

LES YEUX SANS MESURE

PC310038.jpg

    

     L’homme ouvre les yeux et il traverse le ciel. Sa peau sous son front se soulève et recouvre le vide qui l’entoure. Comme si sa peau pouvait s’étirer si loin qu’elle en devenait transparente.

    

     L’homme ouvre les yeux à la lumière et sa peau elle-même en devient voyante. Il voit par tous ses pores, par les plus infimes trous. Son corps n’est plus à sa taille réelle, il n’est plus d’une seule taille. Il voit et il est de toutes les tailles, il peut passer partout, de l’ouverture la plus infime à la plus infinie. Ses yeux qui se sont ouverts ont tout ouvert, ses paupières qui se sont soulevées l’ont soulevé de terre.

 

     L’homme voit et il recouvre le vide qui l’entoure, il lui donne des contours, il trace dans le ciel une infinité de lignes d’horizon jusqu’où il fait voler son corps.

  

Jean-Luc Parant, Les yeux sans mesure, Fata Morgana, 2007, p. 41

13:50 Publié dans La poésie des autres

07/01/2010

NUITS ET NEIGES

PC190004.jpg

 

 

Des voix de neige tournoient dans la nuit

le même enfant regarde le silence

danser pour ceux qu’étonne d’être là –

 

éclats de joie dans l’incompréhensible –

 

 

 

 

Neigez ô neiges, neigez, neigez

pattes de velours, cristaux impensés

neigez silence, neigez idées,

clartés sans mot écloses sur les lèvres

 

flocons, pétales, duvets

d’une pensée indivise

neigez drus dans nos ténèbres

îles de battements blancs –

 

 

Lorand Gaspar, Patmos et autres poèmes, Poésie/Gallimard, 2004, p. 175

14:53 Publié dans La poésie des autres