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02/05/2008

LE SILENCE SOUS LES FEUILLAGES

rondeur d'un ballon
oublié
sur le rebord d'une table

restes de dessert
fondant au chocolat
framboises fraîchement cueillies

couverts d'argent
au loin résonnent des voix
des rires

le rocher penche
la source le recouvre

le silence sous les feuillages
cisèle le temps


entre le verre et la menthe, Jacques André Éditeur, 2008, p. 41

03:40 Publié dans La poésie des autres

LA FOLIE LA DOUCEUR

La folie la douceur, des textes en prose, pour chaque texte, une page, et une seule phrase. Cela commence avec une chirurgie du coeur, s'opérant à l'aide de tout un arsenal d'épingles et d'aiguilles qui percent, entaillent, déchirent la chair, la peau. Elle commence à vomir, à perdre ses ors, le gilet ses passements, et qu'en tirant sur la nappe la vaisselle dégouline. Paysage de dévastation, l'intérieur et l'extérieur s'imbriquent, elle dit que son bras passe à travers la verrière, qu'il y a des éclats, des phrases coupantes, que ça déchire les cris, le jardinet, le manteau élimé montrant sa trame. Trame d'une enfance brisée sur laquelle vient s'ajuster le sang d'une passion destructrice. Parce que c'est trop rouge, il faut qu'elle meure, qu'elle ne franchisse pas le seuil de la chambre, qu'elle ne dépasse pas les marques à la craie, le contour du corps sur le trottoir, qu'elle se protège du souffle, des métaux projetés. La douceur survient dans l'annulation de la vie, de l'existence, quand il n'y a plus de sang dans les veines, plus de traces sous la peau. Parce que l'amour est lié à la folie, il faudrait enterrer le coeur, le coeur qui est une tombe, un trésor, un mystère si profond que l'on voudrait s'en défaire, le lâcher contre le sol, l'oublier, le perdre, le briser en mille et un morceaux. Elle dit qu'il peut partir, que les oiseaux chantent, que le coeur brise le coeur. Il suffit qu'un oiseau s'envole dans le ciel pour que s'écarte le rideau de pluie, la mousseline accrochée au ciel et le ciel à la pluie. Et tout ceci, le ciel, les oiseaux dans le ciel, les branches du grand arbre, tulipier touchant le ciel, tout ceci, les roses, rien que les roses, l'épingle, le parfum, le ponceau de l'aiguillier je te le donne, et tout cela est pour toi.

Anita J. Laulla, La folie la douceur, Atelier de l'agneau, 2006.
Chronique publiée dans Verso n°130 (sept. 2007).

01:50 Publié dans Chroniques

COMMUNE PRESENCE

Tu es pressé d'écrire,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir,
Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-la comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t'inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission,
Jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.

Essaime la poussière.
Nul ne décèlera votre union.


René Char, Commune présence, NRF Poésie/Gallimard, 2005, p. 6-7

01:35 Publié dans La poésie des autres

01/05/2008

ENTRE LE VERRE ET LA MENTHE

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Ce livre a été écrit dans un esprit de résistance.

Comment nommer l'aliénation, quand la singularité est menacée par le joug du conformisme et de la négation ?

Résistance face à l'adversité, alors que ma liberté individuelle a été fortement remise en question.

Je remercie celles et ceux qui m'ont accompagnée, de près ou de loin, m'ont encouragée à poursuivre ce chemin merveilleux et tortueux qu'est la poésie.

22:55 Publié dans La poésie des autres