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11/10/2008

VENTS

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Nous reviendrons, un soir d’Automne, sur les derniers roulements d’orage, quand le trias épais des golfes survolés ouvre au Soleil des morts ses fosses de goudron bleu,

Et l’heure oblique, sur l’aile de métal, cloue sa première écharde de lumière avec l’étoile de feu vert.

 

Saint-John Perse, Vents, Poésie/Gallimard, p. 72

22:01 Publié dans La poésie des autres

09/10/2008

REFLET

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Si tu entendais le souffle

            des branches

            au fond des verres,

                        tu rirais.

 

Tu es toi, toi seul(e) sais

            qui tu es.

 

Même si tu ne lis pas ces lignes.

 

Quelle importance, au fond

            tant de silence

            pour si peu de bruit.

 

Encore le cliquetis des pièces

            sur le comptoir

            puis la rue,

 

            et ce reflet saisi

            une mèche de cheveux

            dans le visage

22:13 Publié dans La poésie des autres

VILLES ÉPHÉMÈRES

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Dans les méandres du jour,

demeurent les villes éphémères.

 

 

Marie-Ange Sebasti, Villes éphémères, J. André, 2007, p. 29

12:44 Publié dans La poésie des autres

05/10/2008

LA PORTE CLOSE

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Nos mains se sont gelées sur le silence

 

        entre moi et vous

        pesant leur poids de non-dits

        les enfants sortaient de leur trousse

        des paillettes pour les joues

 

que suis-je devenue

 

        à vouloir contourner l’absence

       

        que puis-je vous dire

 

        le langage est une porte close

17:19 Publié dans La poésie des autres

03/10/2008

NOS LIMITES SONT DE CENDRES

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L’amitié n’est pas une paix. Elle est un tumulte.

Faut-il briser l’amitié pour la paix ?

Aller jusque là ?

 

***

 

Partir vers la paix de l’Écriture, et en revenir comme d’une guerre. Une guerre à soi-même.

 

***

 

Ce soir elle riait. Elle avait collé des oiseaux sur sa fenêtre. Des oiseaux de papier. Les oiseaux ne tiennent pas leurs promesses. Jamais ils ne nous emmènent. Les amis sont des oiseaux : ils ne tiennent jamais leurs promesses. Un jour ils nous laissent. Ce soir elle riait. Elle avait décollé ses amis de sa fenêtre. Quelle place pour ses arbres !

 

***

 

Nous sommes allés marcher dans les bois, simplement, à la rencontre du dernier soleil d’automne. Il nous est apparu derrière les chênes centenaires, rougi aux forges du cosmos. Énorme. Il a mis le feu à la forêt sans qu’un seul arbre ne brûle.

 

 

Vincent Bouton, Nos limites sont de cendres, Friches n°99, Spécial Prix Troubadours/Trobadors 2008

15:28 Publié dans La poésie des autres