03/06/2021
Là où ici
parfois il suffit d'un poème
une chanson... une peinture
la photographie d'un détail
révélant la masse invisible de l'ensemble
le portrait évanoui de l'oubli
s'imprime et prime à nouveau
un visage rond au regard caché
d'une frange avalant la brillance
d'un sourire discret mais inaliénable
Vincent Motard-Avargues, Là où ici. Aux cailloux des chemins, 2021
11:12 Publié dans La poésie des autres
05/05/2021
CETTE LÉGÈRETÉ
Suis-je
au balbutiement
du poème
vers quelle ombre
irai-je sur la route
qui m'observe
casser
les cailloux du doute
je souffle
sur les poussières
pour trouver
les pavés de l'enfance
oubliée
les nids plus hauts fragiles
Sophie-Marie van der Pas, Cette légèreté. Les éditions Balade à la Lune, 2021
21:45 Publié dans La poésie des autres
26/11/2020
SPERED GOUEZ N°26
Une sélection de mes textes vient de paraître dans le n°26 de la revue Spered Gouez, dont le thème est "S'émerveiller !".
Spered Gouez est une revue bretonne fondée par Marie-Josée Christien.
Pour s'abonner et soutenir la revue, voir sur le site de Spered Gouez.
16:17 Publié dans Actualités de Valérie
03/06/2020
DIALOGUE SANS PAROLES
je redécouvre
les trésors de mon quartier
un chat plissant des yeux
rebord d'une fenêtre
lierre emmêlé aux barreaux
plantes accrochées aux façades
chaque jour une nouvelle
rencontre illumine mon coeur
c'est un regard un sourire
un signe discret
une envolée de mésanges
sorties d'un dialogue
sans paroles
18:50
28/05/2020
PARFOIS
parfois rien de neuf
ne surgit
l'esprit devient agile
avec des brins de laine
il tricote un arc-en-ciel
déniche des trésors
dans l'ordinaire
14:28
04/05/2020
DU COTON SÈCHE SUR UN FIL
je m'étire
face à la fenêtre
du coton sèche
sur un fil
pinces à linge
multicolores
pourquoi ne pas
étendre le drap
directement dans l'herbe
une silhouette se faufile
derrière le blanc
ombre imaginaire
10:37
15/04/2020
GLYCINE
16:01
05/04/2020
PRINTEMPS
juste une sortie
dans le matin frais
le temps d'humer l'air
de butiner les fleurs
des cerisiers
juste prendre la température
du printemps
absorber des parcelles
d'humanité
17:40
27/03/2020
JARDINIER
Tu me renverses et je m’en vais
pleurer d’amour dans la poussière.
Tu m’as souri avant l’aube et le jour
était toi, discrètement, lentement.
J’ai vu ton sourire
et je ne suis jamais rentrée.
Tu dissimulais ta lumière le long des murs
avec tes dents de travers et tes fossettes de jeune homme,
qu’avant ce matin frêle
nous avions défiguré.
Pardon que tu es,
pourquoi es-tu passé si vite ?
*
Quelles nouvelles ? de quel monde ?
Comme si j’espérais savoir
ce qui a bien pu arriver,
très tôt un jour d’avril.
Il a tracé sur ma bouche
une promesse avant de parler,
une manière de caresse ou de baiser
et puis il s’est rompu le cœur.
Ariel Spiegler, Jardinier. Gallimard, 2019
10:17 Publié dans La poésie des autres
14/01/2020
LA RENOUÉE AUX OISEAUX
Moi j'ai l'arbre
son écorce
pour m'enfouir
être unique
même tarie
sans bouche à nourrir
L'enfant sans faim
bouche à bouche avec l'oubli
Je bois la sève de l'arbre
*
Je redescends à l'arbre
une heure durant
je le laisse voler ma lumière
Je voudrais manger
le noir de ses racines
avaler d'autres tubercules
arrachés à la chance
au jardin de l'asile
Paola Pigani, La renouée aux oiseaux. La Boucherie littéraire, 2019
09:26 Publié dans La poésie des autres