05/11/2008
LA HAUTE FOLIE DES MERS
Je te parle derrière l’écume derrière le sang de l’écume derrière les plumes de l’écume
Je te parle et je prie devant la ligne de l’horizon devant les vagues qui avancent qui poussent leur mufle doux
Je te parle derrière l’ocre des couchants enrhumés d’or
[…]
Je te parle derrière la plus haute vague celle qui hisse sa crête d’éclat de soleil celle où reste un goéland pensif méditant et les débris de ma vie qui chantent
Vincent Calvet, La haute Folie des mers, Cheyne éd., 2007, p. 9
18:23 Publié dans La poésie des autres
04/11/2008
C'EST UN RÊVE
20:13 Publié dans La poésie des autres
03/11/2008
ÉCRIRE 2

Écrire pour creuser
la tombe
me rapprocher
de mon origine
silence du liquide
rouge de l’œuf
où dort l’œil
de pierre noire
21:44 Publié dans La poésie des autres
ÉCRIRE
21:28 Publié dans La poésie des autres
02/11/2008
IL PLEUT SUR LES VERRIÈRES
Musarde sous l’aigrette
hautement seule des cormorans
– quel arbre fit sécher
ses palmes noires activement ?
*
Il pleut sur les verrières
les grandes vacances
les herbes chargées de pluie,
il n’y a pas d’autre mort
la contrebasse est une fatigue
L’épaule un mardi soir
tenait bas
l’aiguille des sons
*
J’aime les petites adversités
comme
perdre son temps
marcher sous la pluie et le vent
achever d’être prise
avoir très faim des choses humaines
Marie-Noëlle Agniau, Il pleut sur les verrières, Encres vives, Collection Encres Blanches n°157
13:54 Publié dans La poésie des autres
31/10/2008
UNE VOIX SANS PERSONNE
16:52 Publié dans La poésie des autres
LES MAINS DE CHARLES JULIET
12:37 Publié dans La poésie des autres
29/10/2008
CE PEU DE BRUIT
Couleur du ciel hier soir, sous des nuages de cendre et de neige pesants comme des montagnes : du rose, du jaune et du vert ; plus exactement, du presque rose, de l’à peine jaune et de l’à peine vert, des bandes de soie superposées de la nuance la plus délicate, transparente, doucement lumineuse avant l’obscurité – des fleurs allongées côte à côte avec soin dans un cageot invisible – une muette invitation à rejoindre Flore à l’horizon.
Philippe Jaccottet, Ce peu de bruit, NRF/Gallimard, 2008, p. 98
23:28 Publié dans La poésie des autres
24/10/2008
PAUSE
Quand tisonner les mots pour un peu de couleur
ne sera plus ton affaire
quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles
ne te feront plus regretter ta jeunesse
quand un nouveau visage tout écorné d'absence
ne fera plus trembler ce que tu croyais solide
quand le froid aura pris congé du froid
et l'oubli dit adieu à l'oubli
quand tout aura revêtu la silencieuse opacité du
houx
ce jour-là
quelqu'un t'attendra au bord du chemin
pour te dire que c'était bien ainsi
que tu devais terminer ton voyage
démuni
tout à fait démuni
alors peut-être...
mais que la neige tombée cette nuit
soit aussi comme un doigt sur ta bouche
Nicolas Bouvier, Le dehors et le dedans, Points, 2007, p. 82-83
16:48 Publié dans La poésie des autres
22/10/2008
LE FEU EST EN TOUTE CHOSE
Il n’y a pas de pouvoir divin, il y a un vouloir divin éparpillé dans chaque souffle : les dieux sont dans nos murs, actifs, assoupis. Orphée est déjà déchiré.
***
Je ne suis pas séparé. Je suis parmi. D’où mon tourment sans attente. Pareil à la fumée bleue qui s’élève du safre humide quand les dents de la forte mâchoire l’égratignent avant de le concasser. Le feu est en toute chose.
René Char, Éloge d’une Soupçonnée, Poésie/Gallimard, p.24-25
17:05 Publié dans La poésie des autres












