29/05/2009
L'AUBIER
L’aubier se feuillette comme un cahier blanc
et le monde – parfois – retombe
en enfance :
scotché sous la langue.
Plus d’un bruit demande à être.
Et veut montrer en même temps :
l’essor qui prend, l’étreinte et l’onde.
Les fibres aux fibres,
l’autonomie.
Ce qu’il faudra ? Faire état du manque. Craquer ou recoudre l’ancien cousu.
Marie-Noëlle Agniau, inédit, 2009
13:33 Publié dans La poésie des autres
16/05/2009
UN MONDE À PART
Tant de fois perçu dans votre regard, ce malaise que je connais si bien, fuite devant l’irréparable, la faille caractérise votre lâcheté. Pensée qui m’obsède… Je m’exécute à votre mesure pour rattraper la cadence de ma rétine qui vous observe, croisant l’étincelle d’un temps de lire, d’observer.
[…]
Définir mon silence, grand mot dont j’aimerais résoudre le mystère. Débrancher dans mon vide, vertige où je me cogne bien trop souvent, envoûtée par mon propre silence à perdre haleine. Oublier ma propre voix dans la résonance étouffée de mon existence. Plainte de chaque jour murmurée au fin fond de mon corps pour exister encore.
Aurélie de la Selle, Rien ne sert de parler si fort, L’Harmattan, 2007, p. 147
21:42 Publié dans La poésie des autres
07/05/2009
ACTU !
fille de mille épées
ce fut écrit tu lutteras
avec ta grâce contre les
jours ébouillantés les lar
mes l’alcôve le trois-pièces
***
ce fut écrit souffle-racine
sur le ring de l’eau jouis-
sance débauchée coulant
des livres sous l’éclat de tes
cils : laforgue dostoïewski
gilles b. vachon, the jewish plot, CC Marimbo, 2006
14:51 Publié dans La poésie des autres
03/05/2009
NOUS VIVIONS
Nous vivions parmi les ronces en bordure de nos terres
dans les vitres fendues de l’orage d’été
blessés à bleu par des éclats de mer
jusqu’au fond infondé des nuits qu’on prononce
soudain sous les doigts qui suivent l’érosion
et derrière la chair qui se presse dans la voix
le sang translucide à force de s’ouvrir
au bout de ses tiges digitales brisées –
Lorand Gaspar, Sol absolu, Poésie/Gallimard, 2001, p. 115
22:57 Publié dans La poésie des autres
29/04/2009
DE TRÈS LOIN
15:01 Publié dans La poésie des autres
24/04/2009
AILE-NUIT
Aile-nuit de très loin venue et maintenant
à jamais tendue
sur la craie et sur la chaux.
Galet, roulant à l’abîme.
Neige. Et de blanc plus encore.
Invisible
ce qui paraissait brun,
couleur de pensée et foisonnant
de mots.
La chaux existe, et la craie aussi existe.
Et le galet.
La neige. Et de blanc davantage encore.
Et toi, toi-même :
niché au fond de l’œil
autre, qui embrasse
tout ça d’un regard.
Paul Celan, Choix de poèmes, Poésie/Gallimard, 2007, p. 109
16:08 Publié dans La poésie des autres
19/04/2009
CHEMINS DU POSSIBLE
21:41 Publié dans La poésie des autres
09/04/2009
INSCRIS TA LUMIÈRE
Prouve le bois qui brûle en toi
Tais le crépitement aléatoire de tes mots
Inscris ta lumière
à la lucarne vidée d’un visage.
Antonia Corgier, Paroles d’estran, Éditions SOL’AIR, 2005, p. 44
17:43 Publié dans La poésie des autres
04/04/2009
AU COMMENCEMENT...
Écrire le fleuve de la vie
écrire le ruisseau de l’instant
écrire la couleur de l’hiver
écrire l’illusion
dans une pathétique ferveur
que le ruisseau devient fleuve
que tous les instants
font une vie
Écrire le silence en réponse…
à une bouteille à la mer
Christine Doucet, Au commencement…, Éd. les presses littéraires, 2005, p. 47
14:07 Publié dans La poésie des autres
28/03/2009
UN JOUR, TOUT CHANGE
Tous les ans
les pétales du Camélia
lèvres éprises
se frotteront à la fenêtre du salon
les pages de nos aubes
tournoieront
rien ne changera à tes yeux
et tout
rentrera dans son ordre
un jour
tes mains assez grandes
tiendront mon visage
dans leur creux
le souci se nichera
entre les arcs parfaits de tes sourcils
Tu sauras que les choses changent
Valérie Harkness, Petite vie, Chloé des Lys éditeur, 2008, p. 67
20:09 Publié dans La poésie des autres