21/08/2008
L'HEURE ATTENDUE
14:40 Publié dans La poésie des autres
19/08/2008
Á VOUS
Á vous, qui que vous soyez,
Croisés sur les bancs de l'école
Á quelque étape de ma vie
Soyez-en sûrs,
Je n'oublierai pas
Je n'oublierai pas
À quel point j'ai pu
Vous décontenancer
Vous irriter
Dans cette forme singulière
D'approche qui est la mienne
Et que je ne peux modifier
J'aurais voulu
- J'en ai rêvé -
Être comme vous
Entourée
Échangeant
Dialoguant
Au creux de ce coquillage
J'ai laissé mon empreinte
La mer ne m'a plus quittée
On ne choisit pas toujours
Parfois la vie choisit pour nous
On s'adapte, dans les sentiers perdus
On creuse son sillon
L'écume nous porte, nous rabat.
21:50 Publié dans La poésie des autres
SANS LA MIETTE D'UN SON...
Prends le rythme malicieux
Silence qui te fâche
Laisse le temps se plier
Sous ta dent
***
Entendre
Une seule fois
Un bruit bien trop loin
De ma musique
Scorpion magique
Je me pique
Bien trop seule
Dans mon étrange solitude
Je me quitte
***
Je piétine ma vie là
Obscure au fil du temps
Sans la miette d'un son
Je me cogne
Dans mon vacarme
Douleurs sans bruit...
Aurélie de la Selle, Sans la miette d'un son, Tarabuste, 2001
16:00 Publié dans La poésie des autres
17/08/2008
SONNET
Pour ne pas être seul durant l’éternité,
Je cherche auprès de toi future compagnie
Pour quand, larmes sans yeux, nous jouerons à la vie
Et voudrons y loger notre fidélité.
Pour ne plus aspirer à l’hiver et l’été,
Ni mourir à nouveau de tant de nostalgie,
Il faut dès à présent labourer l’autre vie,
Y pousser nos grands bœufs enclins à s’arrêter,
Voir comment l’on pourrait remplacer les amis,
La France, le soleil, les enfants et les fruits,
Et se faire un beau jour d’une nuit coriace,
Regarder sans regard et toucher sans les doigts,
Se parler sans avoir de paroles ni voix,
Immobiles, changer un petit peu de place.
Jules Supervielle, La fable du monde, Poésie/Gallimard, p. 152
22:15 Publié dans La poésie des autres
15/08/2008
PEUR
19:27 Publié dans La poésie des autres
03/08/2008
SILENCE
20:10 Publié dans La poésie des autres
31/07/2008
RADIATIONS
Effervescence des rues, visages frappés de cécité, regards irradiants d’on ne sait quelle calcination intérieure, diamant de l’âme explosant dans un corps marqué, tendu, visage saillant ; foule hétéroclite, foisonnement de vies qui se croisent, s’entremêlent en un maelström de sillages ; misère palpable sur les trottoirs où gisent des silhouettes noircies, piétinées d’indifférence, extérieures à tout, plomb, bitume, écrasement ; l’art rejoint la vie, la vie rejoint l’art, une fantasmagorie, un éblouissement, une multitude, un magma. Deux miroirs se reflétant mutuellement, soleil des projecteurs, cartons et couvertures, radiations.
16:05 Publié dans La poésie des autres
29/07/2008
LA NUIT ME PARLE DE TOI
La nuit me parle de toi
elle ne me donne pas de rêves
pleins de femmes transparentes
mais elle m’apporte ton image
afin que ton absence
ne m’étrangle pas tout à fait.
Elle voit avec scandale
que je n’ai pas ton corps entre mes bras
et elle allonge près de moi
le fantôme de ta peau.
[…]
Je t’ai prise avec le gant
des mots de la plus douce soie
afin que tu ne discernes pas
le poids de l’ombre de ma main
la première fois qu’elle t’a touchée
mais mon sang est en elle
qui dissout l’approche du tien.
[…]
Je n’ai pas à t’aimer
je regarde et je brûle
un million de soleils tomberaient à la cendre
si tu venais soudain.
Je ne vois rien
je ne sais plus
si tu ôtes mes yeux
ou si tu les emplis.
Alain Borne, La nuit me parle de toi, trident neuf éd., 2006
15:16 Publié dans La poésie des autres
25/07/2008
JE CHERCHE...
Je cherche la douceur enveloppée de linge
humide encore du bain de lessive
Le soleil n’était plus visible
dans l’éblouissement de la pluie
Ce soir le ciel est sans lune seules quelques étoiles
Le silence semble laver le travail des jours
La patience des ongles blancs démêlant les reflets
De la porte où commence l’autre rive
12:37 Publié dans La poésie des autres
21/07/2008
TOMBOUCTOU LIVRE ET SABLE
Tu étais l’inaccessible
la ville aux trois cent trente-trois saints
aux sept portes d’or
fermée à l’étranger
la rigoriste la rebutante
tu cachais ton patrimoine de manuscrits
le laissais se détériorer
les vendais les dispersais
Ô que d’outrages à tes Lumières
Ô vestiges de ta splendeur
du temps des Askia
quand on accourait
du Nord et de l’Est
pour recevoir l’enseignement
d’Ahmed Baba
Michel et Geneviève Vidal, Tombouctou : livre et sable, Jacques André éd., 2006, p. 9
Voyage effectué en janvier 2006. Michel Vidal : photographies, Geneviève Vidal : poème.
11:00 Publié dans La poésie des autres